À la conquête du Mont Logan -- Partie 3

À la conquête du Mont Logan -- Partie 3

Ulysse Brault-Champion

Au lever du jour

Il est 5h15, le cadran sonne. Après une courte nuit de sommeil, je me lève et regarde par la fenêtre. Le ciel est teinté d'un bleu époustouflant et il est plutôt bien dégagé, quoique quelques nuages sont présents vers l'est, là où le soleil se lève. Je décide quand même de préparer rapidement mon sac et autour de 5h45, je pars vers le mont Dodge, situé entre le refuge et le Mont Logan.

C'est le calme plat ce matin et j'ai l'intention de prendre plus d'images en chemin et d'essayer différentes compositions avec les petits sapins. Peu avant d'arriver au sommet Dodge, les premiers rayons font leur apparition, se faufilant entre la petite couche de nuage présente. En ajustant mes réglages sur ma caméra, je réussis, en optant pour une ouverture plus petite, de capturer ce soleil en forme d'étoile. C'est sublime.

Je continue ensuite mon chemin en m'arrêtant régulièrement pour contempler cette magnifique vue. Rendu au sommet du Dodge, je décide finalement de continuer un peu plus loin pour avoir une vue sur le Mont Logan. Celui-ci est finement teinté de rose, avec un fond de ciel bleu marin. Ce contraste est magnifique.

Il est maintenant 7h15. Le soleil grimpe rapidement dans le ciel et la lumière devient vite trop forte pour la photo. En tout cas, à mon goût. Je range ma caméra et c'est ainsi que je retourne en direction du refuge, en pensant au plan de match de la journée. Pris dans mes pensées, je regarde mes skis et ne porte plus trop attention à ce qui m'entoure puisque je sais que j'arrive bientôt au refuge. Environ 500 mètres avant d'arriver, je lève ma tête vers le ciel et au même moment, une Épervière boréale passe au vol juste au-dessus de moi, en silence total. Elle me jette un regard perçant. Même si je n'ai pas le temps de sortir mon appareil, cela reste un moment assez incroyable. C'est comme si mon regard s'était porté directement sur cet oiseau sans savoir qu'il était là avant. J'ai vécu une expérience semblable avec un harfang des neiges il y a quelques années. J'étais dans la voiture, revenant d'un cours de gym, lorsque mon regard s'est dirigé littéralement directement sur ce harfang, perché au sommet d'un poteau électrique. 

Le lac des îles

Au menu de cet après-midi : une boucle de 6km parcourant lacs et étangs, entourée de montagnes. Et ce, dans de la belle poudreuse. Tout au long de ce sentier, les paysages sont magnifiques, plus particulièrement lorsque je traverse les lacs. C'est si silencieux. Quelques fois, je m'arrête et ne fais aucun bruit. C'est la tranquillité totale. 

Pendant cette randonnée à ski, je n'observe aucun animal, à part quelques mésanges à tête brune qui visitent des petites cavités dans les arbres. En revanche, un peu avant d'arriver au refuge, je trouve des traces de martres d'Amérique. Je sais qu'il y en a dans le secteur, mais jamais je n'en ai observé à cet endroit. 

Pour le reste de la journée, ce sera de l'exploration hors-piste, en espérant revoir l'épervière boréale! 

Exploration des alentours 

C'est vers 16h, alors que des nuages bien gris arrivent à l'horizon, que je pars pour une petite exploration d'un nouveau secteur jusqu'à la tombée de la nuit. Plus tôt au refuge, j'ai analysé une petite montagne que j'aimerais skier. Rien d'énorme bien sûr, puisque je suis en ski nordique et non en ski haute-route. Ces derniers sont parfaitement adaptés à la montée, en ayant le talon détaché, et à la descente en ayant le talon attaché, avec des bottes de ski ressemblantes à celles du ski alpin. Ils sont aussi beaucoup plus large et robuste que ceux que je porte sous les pieds. 

Après une légère approche d'une demi-heure, j'arrive enfin au petit sommet désiré. Déjà là, juste pour la vue, l'ascension en valait la peine. C'est un totalement différent paysage qui s'offre à moi vers le sud. En descendant, j'essaie une technique qui se rapproche du télémark. Ça fonctionne bizarrement bien! 

     

Lorsque j'arrive au pied de la montagne, dans une sorte de vallée, je décide de continuer tout droit, en direction d'une petite colline, qui forme une minuscule crête assez mignonne. Je traverse à présent une belle forêt de conifères espacés. C'est à ce moment que j'observe un lièvre bondir juste devant moi. Il disparaît alors dans ce vaste étendu blanc pur. Je sais que ces animaux vont souvent se blottir à la base des conifères, qui offre un parapluie de branches et souvent moins de neige là. Je cherche donc à le retrouver en cherchant à ces endroits, parmi les nombreux arbres. Ça n'a pas pris trop de temps avant que je le trouve, bien caché sous un petit conifère, comme je le croyais. Je réalise alors qu'il n'est pas seul, un deuxième individu est planqué juste à côté du premier. Je suis sûr qu'il y en a plein dans cette forêt, c'est un endroit idéal pour eux. Malgré le fait d'avoir retrouvé ces lièvres, je ne parviens pas à avoir d'excellentes images, dû aux innombrables branches qui les cachent. Je suis tout de même content d'avoir fait cette rencontre. Décidant de les laisser tranquilles, je poursuis mon chemin.

Une fois arrivée, en haut, je prends le temps de prendre quelques photos car le paysage est plutôt beau. C'est alors que le ciel devient de plus en plus foncé, en passant par une forêt bien dense et un petit lac, que je rentre ainsi paisiblement au refuge.

Le jour 4 se fera décidément sous de la pluie/grêle...

Le retour 

Aujourd'hui, c'est la dernière journée de cette excursion. C'est aussi un total de 25 kilomètres qui m'attend pour retrouver le stationnement. Au départ, le plan était de dormir à nouveau au refuge le huard, mais à cause de la météo défavorable, ce sera un retour direct au point d'arrivée. 

Il est 5h30, je me réveille sans cadran, sachant qu'il va falloir partir tôt en vue de cette grosse journée. Dehors, c'est déjà du grésil qui tombe et le vent intense balaie le tapis de neige, formant de la poudrerie. Après avoir ramassé toutes mes choses, paqueté mon sac à dos et pris un rapide petit déjeuner, j'enfile mes lunettes de ski et je quitte le refuge vers 7h00. Par chance, j'ai emmené cette protection oculaire! 

Pendant tout le trajet, je ne prends aucune photo, tout simplement parce que le plus tôt que j'arrive le mieux ce sera. Et il faut dire que la météo est plutôt monotone. En passant par de la pluie verglaçante, il commence même à pleuvoir alors qu'il me reste une dizaine de kilomètres.

C'est ainsi après 6h de ski que j'arrive finalement à la fin de ce circuit, tout trempé! La journée aura été longue, mais elle me procure un bon sentiment d'accomplissement. Je dois dire qu'au bout de 5h à ski nordique, mon sac commençait à tirer pas mal sur mes épaules et j'étais content d'arriver pour ce volet là. 

Cependant, ça fait toujours spécial de revenir à la "civilisation" après avoir passé quelques jours en montagnes! As-tu déjà eu ce "feeling"?

Dis-le moi dans les commentaires, et merci de m'avoir lu!

À bientôt pour d'autres récits d'aventures. Ciao

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